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« Laissez moi vous parlez de Milady, je l'ai élevé après tout, je l'ai considéré et je la considère toujours comme ma fille. Je crois que son caractère exécrable peut s'expliquer aisément par la vie qu'elle a eu. Je sais vous pensez que cette jeune fille n'a pas à se plaindre, après elle vie et baigne dans l'argent et obtient tout ce qu'elle veut, mais ne savez vous donc pas que l'argent ne fais pas le bonheur. J'étais là le jour de la naissance de la jeune fille, un miracle pour cette famille qui attendait depuis si longtemps un enfant. Je me souviens encore des cris de sa mère, qui, malgré la douleur étaient imprégnés d'une réelle joie. Elle souriait, un sourire radieux qu'elle avait, malheureusement, la pauvre n'a jamais pu poser les yeux sur sa fille. Une hémorragie a emporté la mère et malgré les suppliques du médecin rien n'a pu être fait pour la sauver. Une entrée dans le monde bien difficile pour la pauvre petite Milady. »

La nourrice se moucha un grand coup et essuya avec la pointe de son mouchoir quelques larmes qui glissaient sur sa joue.

« J'ai été une des nourrices qui a élevé Milady, je l'ai vu grandir. C'était une enfant un peu perdu avec un père peu présent et sans repère maternelle, autant dire qu'il n'était pas si simple pour elle d’évoluer. Souvent garder à la maison son père réglait le moindre soucis avec des multitudes de cadeaux, je crois qu'il a alors fait une erreur. Je me souviens de la petite Milady, une enfant charmante avec un rire cristallin, il me rappelle d'ailleurs celui de se mère. Pourtant elle s'est laissé pourrir par tout ce lux, tout cette argent.  Elle a d'abord commencé avec des petits caprices, les colères d'un enfant, des cris et des larmes pour faire plier les parents. Et elle était doué, elle avait ce regard empli de tristesse qu'elle posait sur son père et il finissait par céder, il lui aurait acheté la ville si elle l'avait demandé. A partir de ce moment là ça n'a cessé d'empirer, le moindre problème était immédiatement résolu par des cadeaux plus faramineux les uns que les autres et pour compenser son absence monsieur McLeod couvrait Milady de présents. Je n'ai jamais su s'il éprouvait une réelle satisfaction à recevoir sans cesse de nouvelles choses. Je pense au fond que l'absence de son père et de sa mère la font souffrir, cette enfant à un bon fond, j'en suis certaine. »

Victoria soupira, elle sortit alors un dessin d'un des tiroirs et me le tendit.

«  Elle m'a fait ce portrait alors qu'elle n'avait que cinq ans, ce n'est pas une œuvre d'art mais il est plein de belles attentions. Regardez, la femme dessiné c'est moi, j'étais encore jolie à cette époque. J'ai toujours su qu'elle aimerait l'art cette petite, et  j'ai eu raison, dès qu'elle a pu s'échapper un peu de cette prison doré, se faire la malle et oublié les précepteurs, elle a filé poser pour des artistes. Elle en inspire des poètes et des peintres, après tout c'est une enfant superbe. Vous savez j'ai conscience de l'amour que me porte cette petite, même si elle se montre souvent insolente. Notre dernière dispute ne remonte pas à si longtemps que cela d'ailleurs : c'était au sujet du fils Forbes, une nouvelle lubie, un nouveau caprice. Milady a toujours eu une âme romantique, elle refusait le moindre mariage arrangé et préférait jouer avec ses prétendants, savourant son pouvoir de séduction et sa beauté. Puis , finalement, il y a eu ce béguin pour Tristan Forbes, elle maintenait que c'était l'amour de sa vie, l'unique. J'ai tenté de lui faire comprendre que ce jeune homme ne l'appréciait pas, qu'il n'était qu'un béguin d'adolescente et qu'elle ferait la part des choses en grandissant. Mais elle a crié, tapé du pied comme elle le fait si bien, finalement son père à céder : il a arrangé un mariage et les deux jeunes gens sont fiancés. Milady ne se rend pas compte de ce qu'elle fait, réclamer des objets je le conçois, mais s'emparer d'une personne c'est un caprice de trop. Vous savez je l'aime cette enfant, mais les années l'ont changé, l'argent l'a changé et je crains ne rien pouvoir y faire. »

Une réelle tristesse se lisait sur le visage de la nourrice alors qu'elle serrait le dessin de sa protégé contre elle.

« Dès fois vous savez je crains le pire. »

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